18 novembre 2020 - Journée mondiale de la BPCO
BPCO et Covid-19 : les patients belges face à une double peine :
L’activité physique, déjà difficile à maintenir pour près de 80% des patients et pourtant essentielle à freiner la maladie, l’est encore plus en raison de la pandémie[1] !
Encore moins d’activités physiques, de vie sociale et de visites chez le généraliste ou le spécialiste. Cette journée mondiale 2020 est plus importante que jamais, souligne la Belgian Repiratory Society
« Même prendre une douche ou manger est un calvaire»
Le Covid-19 grand intrus de l’année 2020 fait des ravages sur les patients atteints de BPCO, cette maladie qui asphyxie ses victimes. Georges, 57 ans, patient d’une forme avancée BPCO, témoigne : « J’ai découvert que j’étais atteint de la BPCO il y a quatre ans. Je n’arrivais plus à rien faire, au moindre pas, j’étais essoufflé. Depuis, je ne travaille plus, et je reste très limité dans ma vie quotidienne. On ne s’imagine pas mais même prendre une douche ou manger est un calvaire. Tous ces moment ‘normaux’ du quotidien sont une véritable épreuve et me prennent deux à trois fois plus de temps que toute autre personne. Aller voir ma fille m’est presque devenu impossible car elle habite au premier étage sans ascenseur. Et avec le Covid-19, cela ne s’est pas arrangé ! Je vois encore moins de monde qu’avant, je sors de chez moi encore moins qu’avant, je vois moins mon spécialiste… sans parler du masque ! Dès que je le porte, l’impression du manque d’oxygène que j’ai au quotidien est décuplée. »
Des activités physiques et sociales toujours plus restreintes
Et Georges est loin d’être un cas isolé. Une enquête menée par Ipsos à la demande de la BERS et de l’association de patient COPD vzw, et soutenue logistiquement par Astra Zeneca et Chiesi, sur 285 patients montrent que le quotidien des patients n’est pas du tout facile. Pour près de 8 patients sur 10, la BPCO a un impact sur leurs activités physiques quotidiennes et pour 7 patients sur 10, la maladie affecte leur vie sociale. Un tiers des patients se sentent isolés. De plus, les patients se heurtent bien souvent à l’incompréhension et le jugement des autres. Plus de 6 patients sur 10 ont l’impression que leur entourage ne comprend pas du tout ou pas tout à fait la maladie et ses conséquences. Et plus de 8 sur 10 pensent que les décideurs politiques n’ont pas une connaissance optimale.
Le Covid-19, facteur aggravant
Le Professeur Cataldo, pneumologue au CHU de Liège, commente : « 2020 a mis nos vies sociales et nos activités physiques entre parenthèses et nous a forcés à nous isoler. Mais pour les patients BPCO, déjà familiers de cet isolement, 2020 les pénalise doublement. » Près de 1 patient sur 2 estime que sa situation s’est vue aggravée à cause du Covid-19, que ce soit en termes d’activités physiques, de vie sociale ou d’isolement. Ce qui revient souvent également, c’est la peur : peur de se rendre chez son spécialiste et de faire des activités physiques pour près de 1 patient sur 2 et peur d’être infecté par le Covid-19 pour près de 8 patients sur 10. Porter un masque quand on a déjà l’impression de manquer d’oxygène est insupportable et affecte près de 9 patients sur 10. Le Professeur Cataldo ajoute : « Selon un tiers des patients, le Covid-19 a permis une chose : améliorer la connaissance de la BPCO par les proches et les décideurs politiques. C’est une bonne nouvelle, car la BPCO est une maladie oubliée. Les patients méritent plus d’attention et considération au sein du public et de la classe politique. »
Restez actifs !
Le Professeur Cataldo conclut : « Le Covid-19 risque d’avoir des effets dévastateurs à plus long terme sur nos patients. Par ce biais, je souhaite adresser un message à tous les patients BPCO de Belgique : restez actifs, continuez à vous promener dans les parcs, les bois, faites du vélo d’intérieur,… et ce, de manière régulière. C’est important, ça permet de freiner l’évolution de la maladie. L’essoufflement provoqué par la maladie peut conduire le patient à un rejet de l’activité physique. Le patient entre alors dans un cercle vicieux le menant à une sédentarité croissante et une aggravation de la maladie. Parfois, il n’est pas possible de revenir en arrière. Surtout ne négligez pas le suivi. Restez en contact avec votre entourage, votre médecin généraliste et votre spécialiste. Et afin que tous les patients de Belgique soient représentés, je suis heureux d’annoncer qu’une association de patients francophone, l’homologue de la COPD vzw, va bientôt voir le jour ! »
Plus d’informations sur :
[1] Enquête réalisée par le bureau d’étude Ipsos en octobre 2020 auprès de 285 patients atteints de BPCO.